Nous intéressant à la construction de l'économie en tant qu'objet sociologique, nous nous sommes questionné sur la place qu'occupe le langage dans la sociologie, sur la relation discours-langage, sur celle qui se pose entre le discours et l'idéologique, et sur l'analyse des formes de connaissance. C'est là la conséquence d'une conception de l'économique en termes d'action sociale de nature sémiologique qui met en jeu un rapport social dans le travail symbolique qu'il opère. Partant de l'hypothèse que l'émergence d'une réalité économique est à rechercher dans le discours conçu comnme une forme sociale renvoyant à des découpages de la pratique sociale, nous analysons les discours patronaux et syndicaux d'un Québec pré et post Révolution Tranquille selon une périodisation découpant les années 1945-1988 en trois phases précises. Comment parle-t-on de l'économie durant cette période ? En parle-t-on avec les mêmes catégories cognitives que l'on soit patron ou ouvrier ? Il semble que non. L'économie québécoise s'est construite à coups de contradictions initiant des projets de société(s), donc des volontés de bâtir deux Québec.

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Détentrice d'un doctorat en sociologie de l'Université de Montréal, Lynda Binhas est chargée de projet en recherche/analyse au CSMO-ÉSAC. Elle possède 30 années d'expérience dans le domaine de la recherche, agit depuis plus de 20 ans à titre de consultante et enseigne l'évaluation au MBA pour cadres spécialisé en gestion des entreprises collectives